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Blockchain et jeux vidéo : fantasmes pixélisés ou révolution en marche ?

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Manette de jeu posée sur une puce numérique avec des objets virtuels NFT autour, affichant leur prix en Ethereum. Illustration futuriste représentant la blockchain dans le jeu vidéo.Longtemps perçue comme une alliance improbable, la rencontre entre la blockchain et l’univers des jeux vidéo a accouché d’un enfant turbulent. Mi-promesse, mi-déception, il grandit vite, sans vraiment suivre les règles du jeu.

Une fusion évidente… sur le papier

D’un côté, la blockchain, cette technologie décentralisée vantée pour sa transparence, sa traçabilité, et sa capacité à créer la rareté numérique. De l’autre, l’industrie vidéoludique, poids lourd culturel aux revenus supérieurs au cinéma et à la musique réunis. Leur union ? Une promesse explosive : rendre aux joueurs la propriété réelle de leurs objets virtuels.

L’épée légendaire trouvée dans un donjon ? Ce n’est plus un simple item lié à ton compte, mais un NFT échangeable, revendable, prêt à être utilisé dans d’autres jeux — en théorie.

Les premiers succès : mirages ou précurseurs ?

Axie Infinity a été la première sensation. Lancé en 2018, ce jeu de créatures à collectionner basé sur Ethereum a connu un boom en 2021, avec des revenus de millions de dollars par jour et une économie parallèle florissante… jusqu’à l’implosion. Spéculation massive, rentabilité illusoire, hack retentissant : la bulle a explosé aussi vite qu’elle s’était formée.

Mais tout n’est pas à jeter. Des jeux comme Sorare (football fantasy), Gods Unchained (jeu de cartes à la Magic), ou Illuvium (RPG futuriste) explorent sérieusement les possibilités du “Play & Own” — jouer pour réellement posséder ce que l’on gagne.

Pour mieux comprendre ce qu’est un NFT et comment il fonctionne, cet article sur Blockchain et Vous vous expliquera trés bien.

Des freins technologiques et philosophiques

Malgré l’engouement initial, les limites sont nombreuses :

  • La complexité : la plupart des jeux blockchain demandent une compréhension technique (wallets, gas fees, marketplaces…) qui freine les joueurs “mainstream”.
  • L’écosystème fermé des géants du jeu : Steam, Nintendo ou Sony rechignent à intégrer les NFT, craignant des dérives spéculatives.
  • La durabilité : entre promesses de “Play to Earn” et bulles économiques, beaucoup de projets se sont révélés être de simples arnaques déguisées en jeux.

Et maintenant ? Le temps des bâtisseurs

Après la hype vient la construction. Des studios sérieux travaillent à des modèles hybrides où la blockchain devient une infrastructure invisible, et non une promesse marketing.

Parmi eux :

  • Immutable (derrière Gods Unchained), avec une blockchain rapide et sans frais.
  • Mythical Games et son jeu Blankos Block Party, qui intègre les NFT en douceur.
  • Ubisoft, qui explore ses “Digits” en France dans une logique expérimentale.

On voit aussi poindre une nouvelle philosophie : le Play & Create. Des plateformes comme The Sandbox ou Decentraland donnent aux joueurs les outils pour créer des mondes, des quêtes, voire des économies — une promesse libertaire à la croisée du Web3 et du jeu vidéo.

Un futur aux multiples issues

Alors, révolution ou feu de paille ? La réponse est nuancée. La blockchain ne va pas disrupter le jeu vidéo du jour au lendemain. Mais elle pourrait, à terme, changer la relation entre les joueurs, les objets virtuels et les créateurs.

À condition de dépasser la spéculation, d’oublier le mirage du “gagner de l’argent en jouant” à tout prix, et de remettre l’expérience de jeu au centre.

Car ce n’est qu’en redevenant fun, créatifs et durables que les jeux blockchain pourront vraiment marquer l’histoire.

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