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Tu écoutes, ils gagnent des miettes : à qui profite vraiment le streaming musical ?

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Illustration montrant une interface de plateforme de streaming musical avec des artistes en arrière-plan recevant des fragments de pièces numériques, symbolisant la faible rémunération.Je ne sais pas pour toi, mais moi, j’écoute de la musique tous les jours.
Dans la voiture. Sous la douche. En bossant. En écrivant cet article.
Mais la dernière fois que j’ai acheté un album ? Franchement… aucune idée.

Comme des millions d’autres, j’utilise Spotify. Parce que c’est simple. Parce que tout est là.
Mais ce que je ne voyais pas — ou que je préférais ignorer — c’est que derrière cette facilité se cache un système profondément bancal.

Le streaming a gagné. Les artistes, pas vraiment.

Le modèle économique des plateformes comme Spotify, Apple Music ou YouTube Music est clair : un abonnement mensuel, accès illimité, algorithmes de recommandation, playlists personnalisées… et des artistes payés à la performance.
Enfin, à leur manière.

Concrètement ? Un stream rapporte en moyenne entre 0,0025 € et 0,004 €. Pour toucher un SMIC, un artiste doit cumuler plus de 3 millions d’écoutes… par mois.

Mais ce n’est pas tout : tu crois soutenir un artiste en l’écoutant en boucle ?
En réalité, ton abonnement ne va pas directement à ceux que tu écoutes. Il est injecté dans une énorme marmite, puis redistribué selon le poids de chaque artiste dans les écoutes globales de la plateforme.

Résultat : même si tu écoutes 90 % d’artistes indépendants, ton argent va majoritairement à ceux que tu n’as jamais entendus — mais qui font des milliards de streams.

À qui profite le clic ?

Ce système, appelé “pro-rata temporis” ou “market centric”, profite aux artistes déjà en haut de l’affiche. Et surtout… aux majors.
C’est le règne de la quantité. De la viralité. Du contenu jetable optimisé pour l’algorithme.

Tu te dis que ce n’est pas grave ? Que c’est le jeu ?
Peut-être. Mais pour moi, il y a un truc qui coince.
On a dématérialisé la musique. Et au passage, on a déraciné le lien entre ceux qui créent… et ceux qui écoutent.

Les alternatives ? Pas si simples.

Bien sûr, il existe des alternatives plus équitables :

  • Bandcamp : la plateforme préférée des indés. Achat direct, revenus plus justes. Mais pas adaptée à l’écoute fluide du quotidien.
  • Tidal HiFi : promettait de mieux rémunérer les artistes. Mais le modèle reste flou, et l’audience, marginale.
  • Deezer “User-Centric” : tentative de répartition équitable selon les écoutes réelles de chaque abonné. Bonne idée. Peu de transparence.

Audius : une autre voie, née du Web3

Et puis il y a Audius. Une plateforme décentralisée construite sur la blockchain.
Là, les artistes sont rémunérés en tokens. Ils gardent le contrôle sur leurs morceaux. Ils peuvent interagir directement avec leur audience.
Le projet est encore jeune, mais il est prometteur.

Plus de détails dans cet article publié sur Blockchain & Vous. Si ça t’intrigue, je t’invite vraiment à y jeter un œil.

Et moi dans tout ça ?

Je continue à écouter de la musique.
Mais j’essaie d’écouter en conscience.

Je découvre des artistes sur Spotify, oui. Mais quand je les aime vraiment, je vais voir s’ils sont sur Bandcamp. Ou Audius. Ou ailleurs.
Parfois, je leur achète un t-shirt. Un vinyle. Juste pour dire merci.

Et j’en parle ici. Parce que si on veut que les artistes survivent à l’ère de l’abondance numérique, il va falloir commencer à soutenir différemment.

Et ça commence peut-être… par une prise de conscience.

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